La modernisation du système de paiements algérien, lancée en 2005, s’est
jusqu’ici traduite par la mise à disposition de la clientèle des banques et de la Poste de la carte de retrait interbancaire suivant la norme internationale EMV,
puis en 2006 par le démarrage effectif du système de règlement de gros
montants géré en temps réel par la banque centrale et le système de télé-
compensation pour les échanges scripturaux de masse (chèque, virement, avis
de prélèvement, lettre de change, billet à ordre et opérations monétiques).
L’année 2008 prolonge cet effort :
- lancement de la carte nationale de paiement bancaire : l’Algérie dispose de
273.000 cartes émises fin 2008 (la plupart étant des cartes de retrait).
Cependant, Algérie Poste a lancé un vaste programme monétique avec la
distribution de 4.5 millions de cartes bancaires pour un objectif annoncé de 9
millions en 2009.
- diffusion du système de prélèvement automatique
- extension des expériences de paiement de factures « online » dans certains
secteurs (téléphonie et services type billets d’avion)
- développement des distributeurs de billets : on en compte un millier sur
l’ensemble du territoire en 2008 avec un accès restreint aux cartes nationales.
Depuis 2008, des distributeurs de billets acceptent les cartes internationales type VISA.
On trouve ces DAB dans les grands hôtels ou à l’aéroport d’Alger
et dans quelques guichets bancaires en ville.
Rappel : d’après le règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 relatif au
contrôle des changes Article 5 « Toute facturation ou vente en devises de
biens et services sur le territoire national est interdite, sauf les cas prévus par
la règlementation ou autorisés par la Banque d'Algérie ».
A l’international
Toutes les opérations d’importation ou d’exportation doivent être
domiciliées auprès d’une banque, quel que soit le mode de paiement
retenu. Les importations de marchandises et de services bénéficient du
régime de convertibilité courante du dinar.
Le chèque en devise :
le chèque en devise, peu coûteux, est à proscrire en
raison de la lenteur des circuits de règlement sur les chèques d’une part, du
risque de perte, et du risque de non paiement.
La lettre de change ou l’encaissement documentaire est également
déconseillée. Elle reste exposée à la lenteur de recouvrement, au risque de
perte ou de falsification et ne garantit pas contre le non-paiement à
l’échéance.
Le virement Swift (dit « transfert libre ») Ce moyen de paiement, peu coûteux, suppose l’existence de rapports de
confiance totale entre les partenaires. Il est très utilisé par les maisons-mères
et leurs filiales pour les mises à disposition et les transferts courants. En
Algérie, même dans le cas d’un paiement par transfert libre, l’autorisation de
transfert suppose la domiciliation préalable de l’opération d’importation
auprès d’une banque locale. Dans le but d’éviter les domiciliations fictives
(utilisées pour couvrir l’évasion de capitaux), les banques sont par ailleurs
tenues, par la réglementation, d’effectuer une vérification, auprès des
douanes, du document douanier D10 (note de la banque d’Algérie N° du 25
mars 2002) avant de procéder au transfert. Le virement n’est en outre utilisé
que pour les importateurs qui sont des personnes morales.
Le crédit documentaire
Ce moyen de paiement, très sécurisé, est recommandé, notamment lors des
premières transactions. Le passage à la remise documentaire n’est
envisageable que dans un second temps.
Les clients algériens ne sont pas toujours prêts à ouvrir un crédit
documentaire. Les délais de mise en place sont en effet assez longs. De plus,
les banques algériennes demandent des provisions considérables pour
accepter d’ouvrir un crédit documentaire (ces provisions sont parfois égales
au montant de la lettre de crédit). De ce point de vue, la capacité à obtenir un
crédit documentaire auprès d’une banque publique algérienne est un bon
indicateur de la surface financière du client.
L’encaissement documentaire
Moins cher que le crédit documentaire, l’encaissement documentaire présente
toujours un risque de non-enlèvement de la marchandise. En Algérie, le
transit des documents d’expédition - connaissement maritime " reçu à bord "
(shipped on board), duplicata de lettre de voiture (DLV) ou lettre de
transport aérien (LTA) - nécessaires pour déclencher le transfert, doit
obligatoirement s’opérer par le canal bancaire international. Plus qu'une pratique des banques, c'est désormais une obligation règlementaire depuis la
note du 14 février 2002 de la Banque d’Algérie.
La stand by letter of credit (sblc )
Ce moyen de paiement qui est habituellement moins cher que le crédit
documentaire n’est quasiment pas utilisé en Algérie. La choisir comme
moyen de paiement risque donc de vous exposer ou d’exposer votre client
algérien à l’inexpérience, voire à la réticence des Banques.
Les comptes pour les non-résidents
En vertu de l’article 125 de l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à
la monnaie et au crédit, les non-résidents ont la possibilité d’ouvrir trois types
de comptes bancaires en Algérie, le dernier étant réservé aux entreprises
ayant des contrats à réaliser dans le pays.
a) Les comptes en devises pour les personnes non résidentes
b) Les comptes en dinars convertibles (CEDAC)
Ces comptes, autorisés depuis 1988, sont réservés aux personnes physiques et
morales non résidentes en Algérie
c) Les comptes intérieurs non résidents (INR)
Les entreprises étrangères, établies à l'étranger, sont autorisées à ouvrir des
comptes intérieurs non-résidents (INR) auprès des banques agréées, au titre
des contrats conclus avec les entreprises de droit algérien payables seulement
en dinars, ou partiellement en dinars. Ces comptes servent seulement à
effectuer les opérations courantes prévues dans le cadre de ces contrats.
Ce compte INR ne peut être ouvert que pour un seul contrat et ne peut être
débité que pour les dépenses engagées en Algérie relatives à ce même contrat.
Les montants crédités sur un compte INR depuis un compte CEDAC ou un
compte en devises de son titulaire sont à sens unique et ne peuvent être
transférés sur un autre compte INR ou à l'étranger.
A la fin du contrat, le montant créditeur restant sur le compte INR est donc
perdu et le compte expire 6 mois après.
2010-05-14
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