« Les exportations algériennes de dattes pourraient atteindre les 60.000 tonnes d’ici 2014. Cet objectif pourrait être réalisé pour peu que des améliorations soient apportées à la chaîne logistique, allant de l’agriculteur jusqu’au port d’embarquement, et au conditionnement du produit ». C’est ce qu’a déclaré le président du comité interprofessionnel de la filière dattes, M. Salim Haddoud, lors de la première réunion de ce comité mis en place en mai dernier.
En fait, les exportations actuelles de l’Algérie en matière de dattes ne dépassent pas les 12 000 tonnes, pour une valeur d’à peine 20 millions de dollars sur une production de 600.000 tonnes. L’Algérie est classée deuxième producteur de dattes au monde avec plus de 900 variétés mais ne pointe qu’à la 28ème place en matière d’exportation.
Le manque à gagner est énorme et les causes sont multiples, en premier lieu la complète désorganisation du circuit logistique qui ne permet pas d’acheminer ce produit dans les meilleures conditions vers les marchés extérieurs. Une tare qui profite à nos voisins Tunisien qui exportent une grande partie de cette production sous le label de leur pays, grâce à une meilleure organisation et une bonne expérience dans le domaine.
Par ailleurs, M. Haddoud, a tenu à souligner que « le problème du financement ne se pose plus, puisque les pouvoirs publics ont décidé d’élargir le crédit de campagne sans intérêts à ce segment agricole, et que même les exportateurs peuvent bénéficier de ce type de prêt à condition d’augmenter annuellement les quantités exportées de 20%, et ce, à partir de 2011 ». Concernant la production prévue pour l’année 2010, le même responsable a estimé « qu’elle devrait se situer au même niveau que celui de l’année précédente, soit plus de 586.000 tonnes et dont la valeur s’était chiffrée à 104,3 milliards DA en 2009 représentant près de 7% de la valeur totale de la production agricole ».
Pour lui, le volume de la production dépend aussi des efforts en matière de traitement phytosanitaire et de prévention contre les maladies et les effets climatiques.
Intervenant à cette réunion, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a rappelé que « l’Etat accordait un intérêt particulier à cette filière agricole qui fait partie des dix filières agricoles stratégiques auxquelles les pouvoirs publics consacrent un soutien total de 120 milliards DA par an ». Le ministre a précisé, toutefois que « ce soutien était lié à des objectifs et à des résultats à réaliser car le soutien est un moyen pas une fin», en appelant, par l’occasion, tous les professionnels (agriculteurs, transformateurs, conditionneurs et instituts techniques...) de fédérer leur efforts pour développer davantage cette filière.
Pour rappel, la variété de Deglet Nour représente 40% des palmeraies. Le nombre d’exploitations pratiquant la phoeniciculture s’élève à 126.000 unités, alors que la filière emploie près de 270.000 personnes.
2010-06-30
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